Mordant Ça
voir entendre rêver
Toute ma vie
J'ai été une
Femme
de Leslie Kaplan
création 2016
Centre d'animation culturelle Louis Lumière - Paris 20e
Première lecture : Mairie du 9e arrondissement de Paris
dans le cadre du Forum L se réalisent
Soutiens : Centre d'animation culturelle - Paris 20e, Mairie du 9e arrondissement, La Ligue de l'enseignement (Fédération de Paris), Théâtre Berthelot - Montreuil. Coproduction : KiBu et Mordant Ça
La folie s’exprime d’autant mieux que le cadre est précis. Et le monde dans lequel nous vivons a extrêmement, viscéralement, besoin de folie.
C’est l’histoire de deux femmes qui essayent, et arrivent à peu près, à être des femmes. Aujourd’hui, ici et maintenant.
C’est l’histoire d’une société de consommation et de clichés. C’est une histoire de robots-mixeurs, de sandwichs, de sexe et de boulons.
C’est finalement une histoire de mots, d’étonnement devant le langage et ce qu’il y a en dessous, devant la vie en somme.
« Toute ma vie, j’ai été une femme ».
C’est déjà beaucoup.
Pour le reste, on verra bien.
La pièce questionne de façon décalée et drôle l’idée de femme, sous différents aspects. Qu’est-ce que c’est, être une femme aujourd’hui? Et peut-on le définir?
Le texte joue avec les clichés. Avec la langue. Sans chercher à apporter de réponses, sans moraliser. Simplement en remuant nos idées préconçues, nos phrases toutes faites. Justement parce c'est une histoire de mots. Les mots que l'on décide de donner aux choses, aux gens.
Et si on faisait un instant exploser tout ça?
« Deux femmes sur scène, debout, assises, courant, s’arrêtant, en tas, en vrac : mais c’est quoi? »
Leslie Kaplan ne se demande pas « c’est qui? » mais « c’est quoi? ». C’est quoi ces femmes? Qu’est-ce qu’elles font là? Et en réalité, c’est quoi aujourd’hui, une femme?
C’est avant tout un mot, un mot qui en appelle d’autres, un mot dont découle toute une abondance de mots, d’idées, d’objets aussi. Si la femme est un point de départ, c’est aussi un prétexte. On part de l’intime pour aller au plus grand. Définir n’est pas absolu mais bien relatif, la femme est par rapport à ce monde qui l’entoure. Parler de la femme c’est aussi parler de la société.
Société de consommation.
Société de clichés.
Société de culpabilisation.
Société de performance.
Société d’enfermement.
Société de normes.
Société de mots creux.
Une société sans mots..
mise en scène et jeu :
Sophie KIRCHER
Réalisation vidéo :
Alexis VAN HERREWEGHE
Réalisation sonore :
Raphaël CERIEZ
Création lumière et régie :
Yannick AZZANO
Durée : 60 min
Tout public
photo - Yannick Azzano
photo - Yannick Azzano
photo - Yannick Azzano
photo - Yannick Azzano
photo - Yannick Azzano
photo - Yannick Azzano
photo - Yannick Azzano
photo - Yannick Azzano
Extrait :
tu ne peux pas dire cette phrase
«toute ma vie j’ai été une femme»
je ne peux pas la dire?
Je ne peux pas la dire?
eh bien si, je la dis
toute ma vie j’ai été une femme
je le dis
si tu dis cette phrase
si tu dis cette phrase
alors, quoi, si je dis cette phrase
si tu dis cette phrase
on ne peut pas te comprendre
on ne peut pas comprendre cette phrase?
j’ai dit,
on ne peut pas te comprendre
je ne comprends pas
tu ne comprends pas quoi?
ce que tu dis
je ne comprends pas ce que tu dis
je pense que tu ne te comprends pas toi-même
c’est vrai
je ne me comprends pas moi-même
toute ma vie j’ai été une femme
cette phrase est immense
immense?
immense?
qu’est-ce que c’est immense?
cette phrase a tellement de potentiel
de possible
cette phrase recèle je dis bien :
recèle tellement d’autres phrases
oui mais moulinex libère la femme
...