Peut-on encore aujourd’hui croire à la magie du théâtre ? Quel serait son pouvoir d’agir sur la réalité ? Dans un va et vient entre l’enthousiasme et la déception, sommes nous - nous les saltimbanques - condamnés à errer quelque part sur le désert des scènes jonchées de débris ?

« La poésie, c’est essayer de maîtriser la fuite » et nous on en a encore envie ! Nous sommes des Matamores qui réinventent la réalité quand le quotidien est insuffisant ! Pour ne pas s’enfuir. Car, loin des désenchantements qui semblent être aujourd’hui le seul gage de la prétendue lucidité face à la réalité, nous voulons jouer encore ! Debout, vivants, amoureux, enflammés ! Minables et sublimes en même temps, nous lançons un appel aux spectateurs : venez ! entrez ! imaginez ! Nous vous invitons à partager l’émerveillement, la rêverie, et surtout à jouer, s’amuser à tromper et à être trompés.

 

L’Illusion comique, parce qu’elle dévoile les mécanismes de la représentation, est une œuvre fascinante sur la question de l’illusion et des enjeux de l’art théâtral. « Monstre dramatique » aux yeux de son auteur, elle inspire un questionnement immédiat de qui s’y frotte, sur ce qu’est le théâtre, ceux qui le regardent et ceux qui le font.

L’argument de la pièce voit un père (Pridamant), à la recherche de son fils, aller demander le secours  à un mage. Cet homme sage lui dévoile les images de la vie de son enfant à l’aide de spectres parlants... Mais où est le « vrai », où est le « faux ». Corneille s’amuse, nous mène « en bateau », se délecte des jeux du théâtre dans le théâtre.